MadameRenĂ©e Vaggiani, co-prĂ©sidente de l’association nationale des anciens combattants et amis de la RĂ©sistance (ANACR) a rappelĂ© l’historique des Ă©vĂ©nements de la libĂ©ration du Puy en y intĂ©grant les noms de tous les rĂ©sistants morts. Son allocution a Ă©tĂ© accompagnĂ©e par la lecture du poĂšme « Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre » de Robert Desnos par Aimeline Huart, laurĂ©ate

CHƒUR trĂšs pressĂ© et comme se chevauchant Craie et silex et herbe et craie et silex Et silex et poussiĂšre et craie et silex Herbe, herbe et silex et craie, silex et craie ralenti Silex, silex et craie Et craie et silex Et craie
 UNE VOIX Quelque part entre l’Hay-les-Roses Et Bourg-la-Reine et Antony Entre les roses de l’Hay Entre Clamart et Antony CHƒUR trĂšs rythmĂ© Craie et silex — craie et silex Et craie Et silex et craie et silex et craie Et silex UNE VOIX Entre les roses de l’Hay Et les arbres de Clamart Avez-vous vu la sirĂšne La sirĂšne d’Antony Qui chantait Ă  Bourg-la-Reine Et qui chante encore Ă  Fresnes. CHƒUR Sol de CompiĂšgne ! Terre grasse et cependant stĂ©rile Terre de silex et de craie Dans ta chair Nous marquons l’empreinte de nos semelles Pour qu’un jour la pluie de printemps S’y repose comme l’Ɠil d’un oiseau Et reflĂšte le ciel, le ciel de CompiĂšgne Avec tes images et tes astres Lourd de souvenirs et de rĂȘves Plus dur que le silex Plus docile que la craie sous le couteau UNE VOIX À Paris prĂšs de Bourg-la-Reine J’ai laisse seules mes amours Ah ! que les bercent les sirĂšnes Je dors tranquille, oh ! mes amours Et je cueille, Ă  l’Hay, les roses Que je vous porterai un jour Alourdies de parfums et de rĂȘves Et, comme vos paupiĂšres, Ă©closes Au clair soleil d’une vie moins brĂšve Pleine d’éclairs comme un silex, Lumineuse comme la craie CHƒUR alternĂ© Et craie et silex et silex et craie Sol de CompiĂšgne ! Sol fait pour la marche Et la longue station des arbres, Sol de CompiĂšgne ! Pareil Ă  tous les sols du monde, Sol de CompiĂšgne ! Un jour nous secouerons notre poussiĂšre Sur ta poussiĂšre Et nous partirons en chantant. UNE VOIX Nous partirons en chantant En chantant vers nos amours La vie est brĂšve et bref le temps. AUTRE VOIX Rien n’est plus beau que nos amours AUTRE VOIX Nous laisserons notre poussiĂšre Dans la poussiĂšre de CompiĂšgne scandĂ© Et nous emporterons nos amours Nos amours qu’il nous en souvienne CHƒUR Qu’il nous en souvienne.
LETEXTE DE DESNOS « Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre » Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cƓur qui ne battait qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du
C'est encore une foule nombreuse qui a accompagnĂ© les anciens combattants pour cette commĂ©moration du 8 mai. Les enfants de l'Ă©cole Ă©lĂ©mentaire et les Ă©lus Ă©taient aussi prĂ©sents pour faire une belle lecture des textes officiels et des poĂšmes de Robert Desnos et Louis Aragon tous deux RĂ©sistants des premiĂšres heures contre l'Occupation allemande. Desnos sera d'ailleurs dĂ©portĂ©, connaĂźtra l'indicible pour le prix de notre LibertĂ© et mourra du typhus au moment de la libĂ©ration des camps de l'horreur, des camps d'extermination. La mort frappa au total 56 millions de personnes. Les combattants, certes, mais aussi les civils car n'importe qui pouvait ĂȘtre tuĂ© un bombardement, une rafle,quelques paroles imprudentes, des opinions politiques ou religieuses et aussi par hasard
 Alors, si la joie de la victoire fut grande la peine aussi. L'Homme y dĂ©couvrit son plus sombre visage, il ne faut jamais l'oublier et ce 8 mai 2014 St Julien s'est souvenu. Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre
 » Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cƓur qui ne battait qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine. Et qu’il mĂšne un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent, Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se rĂ©pande pas dans la ville et la campagne, Comme le son d’une cloche appelant Ă  l’émeute et au combat. Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyĂ© par les Ă©chos. Mais non, c’est le bruit d’autres cƓurs, de millions d’autres cƓurs battant comme le mien Ă  travers la France. Ils battent au mĂȘme rythme pour la mĂȘme besogne tous ces cƓurs, Leur bruit est celui de la mer Ă  l’assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un mĂȘme mot d’ordre RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans ! Pourtant ce cƓur haĂŻssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot LibertĂ© a suffi Ă  rĂ©veiller les vieilles colĂšres Et des millions de Français se prĂ©parent dans l’ombre Ă  la besogne que l’aube proche leur imposera. Car ces cƓurs qui haĂŻssaient la guerre battaient pour la libertĂ© au rythme mĂȘme des saisons et des marĂ©es, du jour et de la nuit. Robert Desnos, 1943 paru dans L’Honneur des poĂštes
Cecoeur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine. Et qu'il mĂšne un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas

ThĂšme Individuel et collectif La RĂ©sistance Ă  travers l'Art et la LittĂ©rature SOMMAIRE INTRODUCTION I/ Hors des camps A/ L'art, un moyen de subversion B/ L'art pour soutenir C/ L'art, une façon de rester libre II/ Dans les camps A/ Lutter contre la dĂ©shumanisation B/ Fuir la rĂ©alitĂ© C/ L'art un moyen de rassembler les individus CONCLUSION INTRODUCTION Le 22 juin 1940, La France est envahie ce qui conduit Ă  une exode massif des civils du Nord vers le Sud. Une ligne de dĂ©marcation est ainsi créée la zone Nord est contrĂŽlĂ©e par les allemands tandis que la zone Sud dite libre » est sous la politique de Vichy instaurĂ©e par PĂ©tain. Cette division gĂ©ographique rĂ©sulte en une division idĂ©ologique opposĂ©s aux collaborateurs et Ă  la Milice, la police du rĂ©gime de Vichy, se créé un mouvement de protestation la RĂ©sistance. La RĂ©sistance est le terme pour dĂ©signer l'ensemble des individus hommes et femmes participant Ă  des mouvements ou des rĂ©seaux clandestins pour lutter contre l'occupation allemande, Ă  partir de l'armistice du 22 juin 1940. Certaines des actions menĂ©es ont bien Ă©taient violentes sabotages, d'autres Ă©taient pacifiques mais pas moins importantes renseignement, dissimulation de personnes recherchĂ©es, presse et Ă©crits clandestins. L'unification des forces de la RĂ©sistance a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sous la direction du GĂ©nĂ©ral De Gaulle chef de la "France libre" en Angleterre, avec la crĂ©ation du conseil national de la RĂ©sistance CNR1 par Jean Moulin2, le 27 mai 1943. Malheureusement le combat de ces hommes et de ces femmes qui rĂ©sistaient par les Ă©crits qu'ils produisaient, fut souvent stoppĂ© par la censure. La censure est une limitation arbitraire ou doctrinale de la libertĂ© d'expression de chacun. Elle passe par l'examen du dĂ©tenteur d'un pouvoir sur des livres, journaux, bulletins d'informations, piĂšces de théùtre, films, etc. avant d'en permettre la diffusion au public. Par extension, la censure dĂ©signe diffĂ©rentes formes d'atteintes Ă  la libertĂ© d'expression, avant ou aprĂšs leur diffusion . Ce n'est pas seulement la presse qui fut entravĂ©e par la censure mais toutes les formes artistiques et culturelles. En effet, DĂšs le 28 aoĂ»t 1939, un contrĂŽle prĂ©ventif des imprimĂ©s est mis en place en prĂ©textant que le pays est en guerre. Sous l'occupation de la France, les mĂ©dias ont jouĂ© un rĂŽle important en diffusant des informations Ă  l'aide des journaux, de la radio, ou des actualitĂ©s cinĂ©matographiques. Mais les civils devaient se mĂ©fier des infos mensongĂšres, de la propagande et de la censure. C'est pourquoi certains d'entre eux Ă©coutaient les radios Ă©trangĂšres ou clandestines comme la Radio de Londres par exemple. La RĂ©sistance joua un rĂŽle important en publiant des poĂšmes, des Ă©crits ou des chansons dans la clandestinitĂ©. AprĂšs avoir mis en Ă©vidence les prĂ©cĂ©dentes informations, la question suivante se pose Comment des poĂštes et musiciens amateurs ou professionnels ont-ils mobilisĂ© leur art au service de la RĂ©sistance durant la Seconde guerre mondiale ? Pour cela nous nous appuierons sur des Ɠuvres Ă©crites et composĂ©es Ă  l'extĂ©rieur puis dans les camps en nous concentrant sur les objectifs de ces artistes. A L'art, un moyen de subversion 1940, La France est occupĂ©e par l’Allemagne nazi, en Pologne le camp d'extermination d’Auschwitz est ouvert, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle lance un appel engageant les Français Ă  poursuivre la lutte et fonde un gouvernement français en exil le 18 juin. Face Ă  l'horreur de cette guerre inattendue des mouvements de contestations se forment devenant peu Ă  peu la RĂ©sistance ». MĂȘme si beaucoup collaborent avec l'ennemi ou s’accommodent Ă  la situation, certains, hommes, femmes ou enfants de toute l'Europe choisissent de rĂ©sister dans l'espoir d'un futur meilleur. Ce flot subversif voit des individus provenant de toutes catĂ©gories sociales se battre ensemble pour des idĂ©es et des valeurs reçues en se positionnant de maniĂšre diffĂ©rente. Certains utilisent la violence ou bien apportent leur aide aux familles, d'autres, pour contester se servent de la musique ou de la poĂ©sie. Bien que trĂšs restreintes, certaines organisations contournent et occultent la censure et mobilisent des artistes rĂ©sistants afin que ceux-ci continuent de publier et de partager leur art au service de la libertĂ©. Des organisations rĂ©sistantes et leurs artistes Comme dans tous les milieux, les musiciens reprĂ©sentent une minoritĂ© dans la RĂ©sistance. Créé en mai 1941 Ă  l'instigation du parti communiste et animĂ© par Elsa Barraine3 et Roger DĂ©sormiĂšre4, le Front national des musiciens est l’unique organisation de rĂ©sistance spĂ©cifique aux musiciens. Celle-ci diffuse successivement deux pĂ©riodiques clandestins, Musiciens d’aujourd’hui puis Le Musicien patriote, prĂŽnant la contrebande musicale », c’est-Ă -dire incitant Ă  jouer ce qui est interdit. Parmi ces musiciens on pouvait compter Francis Poulenc, Arthur Rosenthal ou Jacques Chailley crĂ©ateur de l’Orchestre des Cadets du Conservatoire pour sauver les jeunes musiciens du STO. Il s’agissait alors de jouer devant les Allemands des fragments d’airs patriotiques insĂ©rĂ©s dans d’autres Ɠuvres comme par exemple Poulenc, qui insĂ©ra un passage de Vous n'aurez pas l'Alsace et la lorraine» dans la partition des Animaux modĂšles que les officiers allemands ne reconnurent pas Ă  l'Ă©poque. Ce dernier prĂŽne Ă©galement la rĂ©sistance en Ă©crivant la mĂȘme annĂ©e 1943 une cantate qu'il appelle Figure humaine » sur des textes de Paul Eluard qui doit attendre 1945 pour ĂȘtre créée Ă  Londres, sans aucun doute en raison du poĂšme qui la conclut LibertĂ©. Expression de la douleur et de la solitude, Ă©vocation de la mort et de la folie meurtriĂšre des hommes laissant pourtant percer une lueur d'espoir, cette cantate adopte essentiellement une Ă©criture verticale favorisant l'intelligibilitĂ© du texte. Extrait de Figure humaine » de Poulenc LibertĂ© D'autres manifestations de ce genres auront lieu comme celle de ce musicien de l'OpĂ©ra Garnier qui fit entendre quelques notes de la Marseillaise lors d’une reprĂ©sentation de Carmen opĂ©ra de Bizet. Plusieurs Ɠuvres patriotiques furent composĂ©es durant cette pĂ©riode, notamment sur des Ɠuvres de poĂštes interdits Georges Auric composa Six poĂšmes de Paul Eluard 1940-1941, et Quatre Chants de la France malheureuse, sur des textes de Jules Supervielles, Eluard et Aragon. Parmi les organisations majeurs de la RĂ©sistance durant la seconde guerre mondiale, il est primordial de parler de la -comitĂ© national des Ă©crivains- organe de la rĂ©sistance littĂ©raire. Celle-ci fut Créée sur l'instance du parti communiste en 1941 par Jacques Decour et Jean Pauhlan voir I c. En 1944, le CNE diffusa une liste noire des Ă©crivains "collaborateurs", exigeant que le gouvernement provisoire dirigĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle entame des poursuites Ă  la libĂ©ration. Ce fut effectivement le cas plusieurs journalistes et Ă©crivains dĂ©signĂ©s par le CNE furent exĂ©cutĂ©s, l’affaire la plus cĂ©lĂšbre Ă©tant celle de Robert Brassillach. Les autres Ă©crivains citĂ©s dans la liste furent pour la plupart emprisonnĂ©s et dans tous les cas frappĂ©s d'une interdiction de publier. Liste noire-Les lettres françaises -21 octobre 19445 La mĂȘme annĂ©e une maison d’édition française Les Ă©ditions de minuit » voit le jour Ă  l'initiative de Pierre de Lescure Ă©crivain et Ă©diteur et de Jean Bruller Ă©crivain connu sous le pseudonyme de Vercors. Cette importante entreprise Ă©ditoriale continua Ă  faire vivre la littĂ©rature française en publiant de nombreuses Ɠuvres malgrĂ© les innombrables contraintes de l'occupation. En France, ses Ă©chos se dĂ©multiplient grĂące Ă  la presse rĂ©sistante qui signale ses publications et en reproduit des extraits. Ses principaux sujets de publication sont les rĂ©cits des vies, des gestes, des attitudes qui tĂ©moignent de comportements de refus et de dignitĂ©. Comme ce premier livre publiĂ© le silence de la mer » Ă©crit par Vercors qui s'inspire de faits rĂ©els ayant lui mĂȘme accueilli chez lui un officier allemand attachĂ© Ă  la France. Dans un premier temps, Jean Bruller s'imposa un silence artistique comme forme de rĂ©sistance mais qui devint rapidement active quand il se plongea dans la lutte littĂ©raire clandestine. -Comment rĂ©sister quand on est Ă©crivain ? -Par le silence, un silence mĂ©prisant -Vercors Jean Bruller dit Vercors »6 Plaque Ă  la mĂ©moire de Jean Bruller, situĂ©e sur la passerelle des Arts,Paris VIe7 Ces Ă©ditions ont fonctionnĂ© jusqu'Ă  la LibĂ©ration, publiant 25 Ɠuvres d'Ă©crivains de la RĂ©sistance contournant ainsi la censure et la propagande de Vichy. Plus neutres politiquement que PensĂ©e Libre dĂ©mantelĂ©e par les Allemands, les Ă©ditions de minuit Ă©taient ouvertes aux auteurs gaullistes et communistes. Ces organisations clandestines permirent la publication de nombreuses Ɠuvres littĂ©raires dont le but de leurs auteurs Ă©tait de dĂ©noncer, contester, de divulguer des vĂ©ritĂ©s cachĂ©es ou encore de tenter de soulever la population. Plusieurs poĂštes dĂ©cidĂšrent de rĂ©sister en publiant des Ɠuvres susceptibles de les faire arrĂȘter. Ce fut le cas de Jean Cassou, condamnĂ© Ă  un an de prison par le Tribunal militaire de Toulouse alors que Les Ă©ditions de minuit venaient de publier ses 33 sonnets composĂ©s au secret » qu'il Ă©crit en 1944 alors qu'il avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par le rĂ©gime de Vichy pour acte de rĂ©sistance. . "RĂ©sister ! C’est le cri qui sort de votre cƓur Ă  tous, dans la dĂ©tresse oĂč vous a laissĂ© le dĂ©sastre de la Patrie. C’est le cri de vous tous qui ne vous rĂ©signez pas, de vous tous qui voulez faire votre devoir." Ces simples vers expriment toute la dĂ©tresse » de l'auteur qui cherche Ă  inculper de l'espoir Ă  toute une population dĂ©sespĂ©rĂ©e en rappelant le devoir de chacun qui est de rĂ©sister ! ». Le combat des poĂštes ne concerne pas seulement la France mais toute l'Europe et notamment l'Italie. En effet, La RĂ©sistance Italienne durant la Seconde Guerre mondiale apparaĂźt en 1943 avec la chute du rĂ©gime fasciste. Pour de nombreuses personnes, elle est cependant la poursuite de la lutte menĂ©e depuis 1922 contre le rĂ©gime de Benito Mussolini arrivĂ© au pouvoir cette mĂȘme annĂ©e. Ce fut le cas de Gatto Alphonso qui par ses ardentes prises de position polĂ©miques, comme Ă©crivain, peintre ou critique, se manifeste un engagement concret qui se rĂ©alise dans sa participation directe Ă  la RĂ©sistance. Il est considĂ©rĂ© par ses pairs comme l'un des plus brillants auteurs de l' hermĂ©tisme » un style poĂ©tique italien de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle dans lequel les auteurs utilisent des analogies pour reprĂ©senter la condition tragique de l'existence humaine, et pour se crĂ©er un espace intĂ©rieur libĂ©rĂ© de la rhĂ©torique fasciste. Il Ă©crit en 1947 un recueil de poĂ©sie Il capo sulla neve la tĂȘte sous la neige en utilisant des mots Ă©mouvants pour les Martyrs de la rĂ©sistance » Per i compagni fucilati in piazzale Loreto Pour les camarades fusillĂ©s sur la place Loreto Et elle Ă©tait l'aube, ensuite tout fut arrĂȘtĂ© la ville, le ciel, le souffle du jour. Ils restĂšrent les bourreaux seulement vivants devant les morts. Ère silence, l'hurlement du matin, silence le ciel blessĂ© silence de maisons, de Milan. Ils restĂšrent des brutes mĂȘme de seules, souilles de lumiĂšre et l'un aux autre odieux, les assassinats vendus Ă  la peur. Elle Ă©tait l'aube, et oĂč il fut travail, lĂ  oĂč la place Ă©tait la joie allumĂ©e de la ville migre Ă  ses lumiĂšres de soir Ă  soir, lĂ  oĂč le mĂȘme grince du tram Ă©tait salue au jour, au frais visage des vivants, ils voulurent massacre pour que Milan avait Ă  son seuil confondis tous dans un mĂȘme sang ses fils promis et vieux coeur fort et rĂ©veille Ă©troit comme un poing. J'eus mon coeur et mĂȘme votre coeur le coeur de ma mĂšre Gatto Alfonso8 Alors que des musiciens et des poĂštes mĂšnent un combat non-violent contre l’Allemagne nazi, la chanson reste un moyen efficace pour exposer et propager ses idĂ©es. En effet, La Seconde Guerre Mondiale a Ă©tĂ© le dernier grand thĂšme d'inspiration des chansons en breton sur feuilles volantes avant qu'elles ne disparaissent. Alors qu'avant guerre, elles semblaient appartenir dĂ©jĂ  au passĂ©, elles ont comblĂ©, en partie et pour un temps, le besoin des bretons " d'en bas " de tĂ©moigner dans leur langue de ce qu'ils avaient vĂ©cu au lendemain de cinq ans de guerre. Environ une trentaine de chanson ont Ă©tĂ© trouvĂ© et publiĂ©e, la plupart Ă  la libĂ©ration de la Bretagne et certaine avant mĂȘme la fin de la guerre en Europe tandis que d'autres sont restĂ©es dans l'oralitĂ©. Les principaux sujets de ces chansons populaires sont la dĂ©faite, les prisonniers, les restrictions et la guerre au quotidien. Voici quelques extraits9 " Boch Kapout ! " par Ifik Moal, de St Pol de LĂ©on >1944. An Almanted, tud diboell ../.. Leun o fenn gant avel A zonjas eo ar brezel ../.. Rafe d'o bro sevel. Les allemands, gens aberrants, du vent plein la tĂȘte Pensaient que la guerre ferait grandir leur pays " Chanson nevez vit diskleria tourment vras omp bro " Chanson nouvelle pour montrer le grand tourment de notre pays " par Yves Cesson >1944. Bean oa ive barz in Franz kalz eus ar pennou bras Deva hoant da lakaat ho bro arre in esclavaj. Il y avait aussi en France beaucoup de gros bonnets Ils avaient envie de mettre de nouveau notre pays en esclavage. " Soudarded an Diaoul " " Les soldats du Diable " par I. Moal 1945. Tadou koz, merc'het ive bugale ../.. Zo bet c'hoaz fusiliet Lakeat o deus skuilla mareat daelou ../.. A distrujet kalz a familiou. Des grand-pĂšres, des filles aussi, des enfants ../.. Ont Ă©tĂ© fusillĂ©s Ils ont fait couler des flots de larmes ../.. Et dĂ©truit beaucoup de familles. " Butun er marc'h du ", " Le tabac du marchĂ© noir " par R. Le Gac >1944. La chanson met en scĂšne un paysan Ă  la recherche de tabac et un ouvrier de la Manufacture de Morlaix. Titres de chansons bretonnes Encore une fois, la rĂ©sistance par la chanson existe Ă©galement en Italie avec des mĂ©lodies aujourd'hui devenu cĂ©lĂšbres. Tout d'abord il fscia il vento » siffle le vent est une chanson populaire Ă©crite sur un thĂšme russe pendant la RĂ©sistance en 1943 par Felice Cascione, un parolier soutenant la cause antifasciste. Voici un extrait du texte puis la chanson Fischia il vento, urla la bufera, scarpe rotte eppur bisogna andar, a conquistare la rossa primavera dove sorge il sol dell'avvenir. Se ci coglie la crudele morte dura vendetta verrĂ  dal partigian, ormai sicura Ăš giĂ  la dura sorte del fascista vile e traditor. Ormai sicura Ăš giĂ  la dura sorte del fascista vile e traditor. Siffle le vent, hurle la tempĂȘte, Souliers cassĂ©s et pourtant il faut continuer Pour conquĂ©rir le printemps rouge OĂč se lĂšve le soleil de l'avenir Si la mort cruelle nous surprend Dure sera la vengeance du partisan Il est dĂ©jĂ  tracĂ© le destin fatal Du fasciste, lĂąche et traĂźtre. Il est dĂ©jĂ  tracĂ© le destin fatal Du fasciste, lĂąche et traĂźtre. On discerne bien avec la force de ces mots rĂ©volutionnaires qui attaque directement le fasciste qualifiĂ© de lĂąche et de traĂźtre, le combat menĂ© par l'auteur qui se veut toucher la population et l'espoir de voir la fin de la guerre avenir », vengeance », destin fatal du fasciste ». Bien que celle-ci soit prĂ©fĂ©rĂ©e par la rĂ©sistance italienne, jugĂ© trop communiste elle fut rejetĂ© et c'est Bella Ciao qui fut choisi comme hymne de rĂ©sistance. Bien que reprĂ©sentant un nombre trĂšs restreint parmi les rĂ©sistants, quelques musiciens, poĂštes ou Ă©crivains ont fait le choix de combattre avec leurs arts et leurs mots, au pĂ©ril de leur vie avec pour seul et mĂȘme but de retrouver enfin leur libertĂ©.

LectureAnalytique n°4 : Robert Desnos, "Ce coeur qui haĂźssait la guerre" La sĂ©quence que nous avons Ă©tudiĂ©s et qui porte sur l'expression poĂ©tique de la rĂ©volte contre la guerre nous amĂšnera Ă  nous poser ce qu'est l'Ă©criture poĂ©tique ainsi que la quĂȘte du sens du Moyen-Age Ă  nos jours. Robert Desnos nĂ© en 1900 et mort en 1945 est

Sujet du devoirJ'ai une lecture analytique Ă  prĂ©parer sur le poĂšme Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre de Robert problĂ©matique - Qu’est-ce qui fait l’efficacitĂ© de ce poĂšme, en tant qu’appel Ă  la lutte pour la libertĂ© ?Le poĂšmeCe cƓur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu’il bat pour le combat et la bataille !Ce cƓur qui ne battait plus qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit,VoilĂ  qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre15 et de haineEt qu’il mĂšne un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflentEt qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se rĂ©pande pas dans la ville et la campagneComme le son d’une cloche appelant Ă  l’émeute et au je l’entends qui me revient renvoyĂ© par les non, c’est le bruit d’autres cƓurs, de millions d’autres cƓurs battant comme le mien Ă  travers la battent au mĂȘme rythme pour la mĂȘme besogne tous ces cƓurs,Leur bruit est celui de la mer Ă  l’assaut des falaisesEt tout ce sang porte dans les millions de cervelles un mĂȘme mot d’ordre RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans !Pourtant ce cƓur haĂŻssait la guerre et battait au rythme des saisons,Mais un seul mot LibertĂ© a suffi Ă  rĂ©veiller de vieilles colĂšresEt des millions de Français se prĂ©parent dans l’ombre Ă  la besogne que l’aube proche leur ces cƓurs qui haĂŻssaient la guerre battaient pour la libertĂ© au rythme mĂȘme des saisons et des marĂ©es, du jour et de la j'en suis dans mon devoirJ'ai un plan dĂ©taillĂ© voir ci-dessous mais je ne suis pas sĂ»re de rĂ©pondre Ă  la problĂ©matique. Quels sont vos avis et si je suis hors sujet ce que je crains quels sont les points Ă  modifier?Merci!INTRODUCTION Robert Desnos a publiĂ© le poĂšme Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre » dans un recueil collectif intitulĂ© L’honneur des poĂštes, paru clandestinement aux Éditions de Minuit le 14 juillet 1943. Il y invite le lecteur Ă  l’engagement dans la rĂ©sistance de la seconde guerre mondiale. Nous verrons en quoi ce poĂšme est un texte de poĂ©sie engagĂ© qui appel Ă  la lutte pour la libertĂ©, par le choix d’un lyrisme qui s’ouvre au collectif et par l’appel au combat qu’il fait Un lyrisme collectif 1. De l’individuel au collectifCe poĂšme est lyrique- l'auteur est Ă©nonciateur CEPENDANT 1re personne seulement versets 7 et 8 je », me », mien »ET ce cƓur » = le poĂšte synecdoque - expression des sentiments la haine », la colĂšre » = ponctuation points d’exclamationTOUTEFOIS- dimension collective avec sentiments de millions d’autres = ce cƓur » puis ces cƓurs ». 2. L’appel Ă  une collectivitĂ©- RĂ©sistants ne sont pas seuls et rejoints par des millions de coeurs» donc de personnes avec la mĂȘme volontĂ© d’opposition - rĂ©pĂ©titions avec passage du singulier au pluriel cervelle » v. 4 et 11 ; bruit » v. 4 qui devient bruit d’autres cƓurs » ; un sang » devient tout ce sang »Toutes ces rĂ©pĂ©titions mettent en avant l’union- Les vieilles colĂšres » = les nombreuses rĂ©bellions du peuple français contre l’oppression mĂ©moire collective le recueil paru 14 juillet - le cƓur organe vital, qui nous permet de vivre champ lexical physiologique veines », sang », cervelle », oreilles ».AVEC UNE dimension universelle en s’unissant au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit » APPEL UNIVERSEL ET VITALb. L’appel au combat1. La rĂ©solution des contradictionsDesnos perdu entre sa haine de la guerre et son dĂ©sir de lutte contre l’ l’imparfait de la vision du monde pacifiste Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre », battait au rythme des saisons »... ≠ le prĂ©sent du combat introduit par voilĂ  que »- le champ lexical de la nature marĂ©es, saisons, jour, nuit » ≠ la haine et de la violence sang », salpĂȘtre », haine », mort... ». Contradiction se rĂ©sout avec LibertĂ© », mis en valeur par la majuscule,2. L’appel au lecteurAu verset 7, Desnos s'adresse directement au lecteur Ă  l’impĂ©ratif Écoutez » Mais il ne suffit pas d’écouter et d’autres termes sont des appels Ă  l’engagement actif, comme rĂ©veiller », se prĂ©parent » et besogne » rĂ©pĂ©tĂ© deux fois.Ils ont un devoir a accomplir !Les valeurs pour lesquelles il faut lutter sont scandĂ©es comme un mot d’ordre » RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans ! », LibertĂ© ».3. Des raisons d’espĂ©rerla lutte n’est pas vaine= la communion de tout un jeu des temps, = l’avenir verset 15 imposera ».- connotations opposĂ©es de l’ombre » et de l’aube » cette ombre symbolise les tĂ©nĂšbres de l’oppression nazie, mais elle laissera forcĂ©ment place Ă  la lumiĂšre de l’aube proche », garante d’ ce poĂšme Desnos utilise toutes les caractĂ©ristiques du poĂšme engagĂ© et appel la France au combat. NĂ©anmoins il ne renie pas ses valeurs pacifiques et en utilisant le lyrisme il s’allie Ă  la nombreux poĂštes qui se sont exprimĂ©s souvent clandestinement pendant l’Occupation ont contribuĂ© par leurs paroles et la beautĂ© de leur poĂ©sie, Ă  apporter un rĂ©confort Ă  leurs lecteurs, mais ont aussi participĂ© Ă  la lutte en suscitant l’union des Français pour la libertĂ© et leur rĂ©volte contre l’oppression nazie.

Leverbe « haĂŻr « montre bien que Desnos Ă©tait hostile Ă  la guerre. La phrase « ce coeur ne battait qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jours et de la nuit « dĂ©crit le cycle de la vie marquant l’aspect serein et paisible de la nature qui n’était pas bousculĂ©e par le combat. Elle souligne le

Robert Desnos, Ce cƓur qui haissait la guerre. DestinĂ©e arbitraire Oral EAF, Desnos, Ce cƓur qui haissait la guerre, questionnaire de 39 questions rĂ©ponses L’oral comprend 39 questions avec rĂ©ponses Descriptif L’entretien est composĂ© de la lecture du poĂšme, d’une petite prĂ©sentation de Desnos, du surrĂ©alisme, d’un commentaire en deux axes avec une introduction, une conclusion, une ouverture, une problĂ©matique pour vous entraĂźner Ă  l’oral et de plusieurs questionnaires, un sur Desnos, sur le surrĂ©alisme et le commentaire proposĂ© en fonction des axes d’étude. Les rĂ©ponses aux questions sont dans la biographie, l’exposĂ© sur le surrĂ©alisme et l’étude de la poĂ©sie. Les questions se prĂ©sentent ainsi Questions sur Desnos 5 questions Questions sur le surrĂ©alisme 8 questions Questionnaire EAF avec rĂ©ponses en fonction d’un plan Questions sur le commentaire 26 questions Questions sur l’introduction 4 questions Une problĂ©matique pour vous entraĂźner Ă  l’oral Questions sur le dĂ©veloppement en fonction du plan d’analyse Plan de l'Ă©tude I – Le dilemme du poĂšte II – Un hymne Ă  la vie I - 13 questions II - 7 questions Conclusion 2 questions Ouverture
\n ce coeur qui haissait la guerre desnos
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Texte 1 Ce coeur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine Et qu'il mĂšne un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent, Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se rĂ©pande pas dans la ville et la campagne, Comme le son d'une cloche appelant Ă  l'Ă©meute et au combat. Ecoutez, je l'entends qui me revient renvoyĂ© par les Ă©chos. Mais non, c'est le bruit d'autres coeurs, de millions d'autres coeurs battant comme le mien Ă  travers la France. Ils battent au mĂȘme rythme pour la mĂȘme besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer Ă  l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un mĂȘme mot d'ordre RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans ! Pourtant ce coeur haĂŻssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot LibertĂ© a suffi Ă  rĂ©veiller les vieilles colĂšres Et des millions de Français se prĂ©parent dans l'ombre Ă  la besogne que l'aube proche leur imposera, Car ces coeurs qui haĂŻssaient la guerre battaient pour la libertĂ© au rythme mĂȘme des saisons et des marĂ©es, du jour et de la nuit. R. DESNOS 1900-1945, DestinĂ©e arbitraire , publication posthume en 1975. Editions Gallimard Texte 2 Je n'aime pas la guerre. Je n'aime aucune sorte de guerre. Ce n'est pas par sentimentalitĂ©. Je suis restĂ© quarante-deux jours devant le fort de Vaux1 et il est difficile de m'intĂ©resser Ă  un cadavre dĂ©sormais. Je ne sais pas si c'est une qualitĂ© ou un dĂ©faut c'est un fait. Je dĂ©teste la guerre. Je refuse de faire la guerre pour la seule raison que la guerre est inutile. Oui, ce simple petit mot. Je n'ai pas d'imagination. Pas horrible non, inutile simplement. Ce qui me frappe dans la guerre ce n'est pas son horreur c'est son inutilitĂ©. Vous me direz que cette inutilitĂ© prĂ©cisĂ©ment est horrible. Oui, mais par surcroĂźt. Il est impossible d'expliquer l'horreur de quarante-deux jours d'attaque devant Verdun Ă  des hommes qui, nĂ©s aprĂšs la bataille, sont maintenant dans la faiblesse et dans la force de la jeunesse. Y rĂ©ussirait-on qu'il y a pour ces hommes neufs une sorte d'attrait dans l'horreur en raison mĂȘme de leur force physique et de leur faiblesse. Je parle de la majoritĂ©. Il y a toujours, Ă©videmment, une minoritĂ© qui fait son compte et qu'il est inutile d'instruire. La majoritĂ© est attirĂ©e par l'horreur elle se sent capable d'y vivre et d'y mourir comme les autres elle n'est pas fĂąchĂ©e qu'on la force Ă  en donner la preuve. Il n'y a pas d'autre vraie raison Ă  la continuelle acceptation de ce qu'aprĂšs on appelle le martyre et le sacrifice. Vous ne pouvez pas leur prouver l'horreur. ... L'horreur s'efface. Et j'ajoute que, malgrĂ© toute son horreur, si la guerre Ă©tait utile il serait juste de l'accepter. Mais la guerre est inutile et son inutilitĂ© est Ă©vidente. L'inutilitĂ© de toutes les guerres est Ă©vidente. Qu'elles soient dĂ©fensives, offensives, civiles, pour la paix, le droit pour la libertĂ©, toutes les guerres sont inutiles. La succession des guerres dans l'histoire prouve bien qu'elles n'ont jamais conclu puisqu'il a toujours fallu recommencer les guerres. La guerre de 1914 a d'abord Ă©tĂ© pour nous, Français une guerre dite dĂ©fensive. Nous sommes-nous dĂ©fendus ? Non, nous avons vĂ©cu depuis des temps pareillement injustes. Elle devait ĂȘtre la derniĂšre des guerres elle Ă©tait la guerre Ă  tuer la guerre. L'a-t-elle fait ? Non. On nous prĂ©pare de nouvelles guerres ; elle n'a pas tuĂ© la guerre ; elle n'a tuĂ© que des hommes inutilement. La guerre civile d'Espagne n'est pas encore finie qu'on aperçoit dĂ©jĂ  son Ă©vidente inutilitĂ©. Je consens Ă  faire n'importe quel travail utile, mĂȘme au pĂ©ril de ma vie. Je refuse tout ce qui est inutile et en premier lieu toutes les guerres car c'est un travail dont l'inutilitĂ© pour l'homme est aussi claire que le soleil. J. GIONO, Lettre aux paysans sur la pauvretĂ© et la paix, parue en 1938 et reprise dans le recueil Ecrits pacifistes publiĂ© par les Ă©ditions GallimardNote 1 Fort situĂ© sur un Ă©peron des hauts de Meuse, au sud du village de Vaux-devant-Damloup, dominant Verdun. Il succomba aprĂšs une hĂ©roĂŻque rĂ©sistance le 7 juin 1916, mais il fut rĂ©occupĂ© par les Français du GĂ©nĂ©ral Mangin le 2 novembre suivant. QUESTIONS 1. Relevez quelques indices de la prĂ©sence de l'auteur dans chacun des deux textes. Quels autres indices marquent le passage de l'individuel au collectif ? 2. Quelle est la thĂšse formulĂ©e par GIONO ? EnumĂ©rez les arguments sur lesquels elle s'appuie. 3. Quels sont les moyens de persuasion utilisĂ©s par les deux Ă©crivains ? TRAVAIL D'ECRITUREMontrez, en vous appuyant sur les deux textes, en quoi les positions de DESNOS et de GIONO divergent, en quoi elles peuvent se rejoindre.

CecƓur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cƓur qui ne battait qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine. Et qu’il mĂšne un tel bruit dans la

Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre
 par Robert DESNOS Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cƓur qui ne battait qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine. Et qu’il mĂšne un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent, Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se rĂ©pande pas dans la ville et la campagne, Comme le son d’une cloche appelant Ă  l’émeute et au combat. Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyĂ© par les Ă©chos. Mais non, c’est le bruit d’autres cƓurs, de millions d’autres cƓurs battant comme le mien Ă  travers la France. Ils battent au mĂȘme rythme pour la mĂȘme besogne tous ces cƓurs, Leur bruit est celui de la mer Ă  l’assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un mĂȘme mot d’ordre RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans ! Pourtant ce cƓur haĂŻssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot LibertĂ© a suffi Ă  rĂ©veiller les vieilles colĂšres Et des millions de Français se prĂ©parent dans l’ombre Ă  la besogne que l’aube proche leur imposera. Car ces cƓurs qui haĂŻssaient la guerre battaient pour la libertĂ© au rythme mĂȘme des saisons et des marĂ©es, du jour et de la nuit. in L’Honneur des poĂštes 1943PoĂšme postĂ© le 02/06/15 par Rickways PoĂšte

CettederniĂšre a fait la lecture d’un poĂšme de Desnos : "Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre", en compagnie de RenĂ©e Vaggiani, prĂ©sidente de l’ANACR (Association Ce coeur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine. Et qu’il mĂšne un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se rĂ©pande pas dans la ville et la campagne Comme le son d’une cloche appelant Ă  l’émeute et au combat. Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyĂ© par les Ă©chos. **** Mais non, c’est le bruit d’autres coeurs, de millions d’autres coeurs battant comme le mien Ă  travers la France. Ils battent au mĂȘme rythme pour la mĂȘme besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer Ă  l’assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un mĂȘme mot d’ordre RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans ! Pourtant ce coeur haĂŻssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot LibertĂ© a suffi Ă  rĂ©veiller les vieilles colĂšres Et des millions de Francais se prĂ©parent dans l’ombre Ă  la besogne que l’aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haĂŻssaient la guerre battaient pour la libertĂ© au rythme mĂȘme des saisons et des marĂ©es, du jour et de la nuit. Extrait de L’honneur des PoĂštes Minuit, 1946 et repris dans "Domaine Public" par PoĂ©sie/Gallimard CecƓur qui haĂŻssait la guerre de Robert DESNOS (sur UnJourUnPoeme.fr) Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cƓur qui ne battait qu’au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine. 29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 0059 Ce coeur qui haĂŻssait la guerre Ce coeur qui haĂŻssait la guerre voilĂ  qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marĂ©es, Ă  celui des saisons, Ă  celui des heures du jour et de la nuit, VoilĂ  qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brĂ»lant de salpĂȘtre et de haine. Et qu'il mĂšne un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se rĂ©pande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant Ă  l'Ă©meute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyĂ© par les Ă©chos. Mais non, c'est le bruit d'autres coeurs, de millions d'autres coeurs battant comme le mien Ă  travers la France. Ils battent au mĂȘme rythme pour la mĂȘme besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer Ă  l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un mĂȘme mot d'ordre RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans ! Pourtant ce coeur haĂŻssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot LibertĂ© a suffi Ă  rĂ©veiller les vieilles colĂšres Et des millions de Francais se prĂ©parent dans l'ombre Ă  la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haĂŻssaient la guerre battaient pour la libertĂ© au rythme mĂȘme des saisons et des marĂ©es, du jour et de la nuit. Robert Desnos Extrait de L'honneur des PoĂštes Minuit, 1946 Published by KĂ©vin - dans PoĂ©sies VzgZw.
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